En France, l'accès à l'eau est loin d'être garanti : 490.300 personnes ne bénéficient pas d'une eau potable et plus de 882.800 n'ont qu'un accès limité à des installations sanitaires. Le cycle de l'eau est perturbé par le dérèglement climatique. Il est urgent d'assurer sa protection, de manière collective, de préserver ce bien commun des pollutions et de l'épuisement qui sont des menaces majeures pour l'accès à l'eau et sa gestion.
La question de l'accès à l'eau se pose autant en termes de quantité que de qualité avec le réchauffement climatique perturbant le cycle de l'eau, sécheresses et pluies diluviennes s'alternant. Les conséquences de nos alertes ignorées se sont révélées sous nos yeux au cours de l'été 2022 : 117 communes se sont trouvées privées d'eau potable.
D'ici 2030, 50% de la population mondiale vivra dans des régions privées d'eau potable et 30% de la population européenne où l'eau sera rare toute l'année.
Il y a urgence à agir à l'échelle nationale car les conflits d'usages risquent de se multiplier. Certes, le droit humain à l'eau a connu quelques avancées avec la loi Brottes (2013) interdisant des coupures d'eau au domicile principal, mais ça n'est pas suffisant.
Nos propositions : maîtriser le cycle de l’eau
- Garantir le droit à l’eau, à l’assainissement de qualité et à l’hygiène pour toutes et tous comme un droit humain fondamental et l’inscrire dans la Constitution.
- Reconnaître l’eau et la protection de l’ensemble de son cycle, y compris les nappes phréatiques, comme un bien commun devant être géré de manière collective.
- Soutenir l'agriculture paysanne vivrière, écoresponsable et sobre en eau.
- Mettre en place la gratuité des compteurs et des premiers m3 vitaux au domicile et la tarification progressive et différenciée selon les usages
- Réaffirmer la hiérarchie des usages de l'eau et organiser le partage de la ressource entre les acteurs de manière soutenable
- Suspendre les constructions de bassines de rétention d’eau pour l’irrigation et interdire toute nouvelle bassine qui reposerait sur le captage en nappe phréatique.